28 septembre 2007

La Revue numismatique bientôt dans Persée

Je n'ai encore jamais parlé de Persée ici, portail d'accès à des revues numérisées en sciences humaines, mais je guettais avidemment. La Revue numismatique me paraissait tout à fait y avoir ça place.
Et c'est acté, désormais, paraît-il : d'après Les Infostratèges, Persée (actuellement 27 revues) va recevoir 24 nouveaux titres depuis leur n° 1, parmi lesquels la Revue numismatique.
Je suis enchanté !

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20 septembre 2007

Dans Google Scholar

D'autres l'ont fait, j'en suis conscient... mais je suis dans Google Scholar, et ça me fait mon petit plaisir de la journée. Mon premier article, publié dans la Revue numismatique 2006, sur le type monétaire de Saint-Gilles : un agneau pascal et non une biche (de saint Gilles).
Aucun texte
[Faustin Poey d'Avant, Monnaies féodales de France, t. II, pl. LXXXI, 13]

L'argumentation est essentiellement la suivante :
  1. l'identification d'une image se fait en fonction des attributs (ici : une croix passant derrière le corps de l'animal) et non de son apparence (gracieuse).
  2. Dans l'iconographie de saint Gilles, on voit le saint et la biche, et il n'y a aucune raison d'y mettre une croix.
  3. Mettre un quadrupède devant une croix haute, c'est faire quelque chose qui ressemble tellement à un agneau pascal, que ce serait absurde de la part du graveur de croire que ses contemporains (XIIe siècle) vont y voir autre chose.
J'avais établi pour le rédiger une bibliographie des articles traitant déjà de ce type monétaire, quelle que soit l'interprétation qui en était faite. Du fait de la petite durée du monnayage, et de sa faible étendue, il n'y a que peu d'écrits sur la question, et je m'étais principalement appuyé (outre les études non numismatiques concernant par exemple la vie de saint Gilles, et les études des monnaies de l'Orient latin) sur Poey d'Avant d'une part, et
Henri ROLLAND, « La monnaie de Saint-Gilles », Provence historique, t. 5, 1955, p. 1-7.

Avec la fonction Ma Bibliothèque de Google Book Search, j'élargis cette biblio :
Anatole BARTHELEMY, "Explications de quelques monnaies baronales inédites", RN 1846, p. 287.
Il en dit ceci :
On a pu remarquer à mon paragrapbe XV un nouvel exemplaire de la monnaie de Saint Gilles que les textes nous font connaître dès la fin du XIe siècle 2 le type de l agneau pascal gravé sur cette obole et déjà signalé par Duby me paraît aujourd bui de nature à être expliqué par une légende Torsin que l on disait avoir été fail comte de Toulouse par Cbarlema gne était idolâtre et portait trois moutons dans son écusson Comme il était au siège de Bayonne un ange dit on lui apparut et lui ordonna de substituer une croix pommelée à ses premiers insignes3 de plus dans un manuscrit gascon une vignette représente Torsin à genoux devant Cbarlemagne un ange lui apporte un étendart sur lequel on voit un agneau et une croix à douze pointes 4 Il est évident que cette fable béraldique basée sur l origine des armoiries des comtes de Toulouse explique le type des monnaies en question Goll Cbr t IV Initr X col 228 1 Rev Num 1843 p 391 D Vaissette t II pr page 336 483 sE tr des registres de la maison de ville de Toulouse Histoire des com tes de Tolose par Guillaume Catel conseiller du roy au parlement in f 1623 p 43 et suiv Enrice iy la genologia dels contes de Tboloza ms gascon apud Guill Catel

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13 septembre 2007

Google Book Search utilise Google Scholar

L'intérêt de Google, c'est qu'en proposant une multitude de services, il pense à proposer aux uns les bonnes idées qu'il a eu pour les autres.
Google Scholar, comme toute base d'articles, indique lorsqu'un article est cité par un autre (parmi les articles qu'il indexe, évidemment).
Or des articles de Google Scholar citent également des ouvrages.
Or ces ouvrages peuvent se trouver (consultables ou non) dans Google Book Search.
Conclusion : Google Book Search indique dans la notice d'un ouvrage si celui-ci est cité par un article indexé par Scholar.
Par exemple sur le titre Numismatique médiévale de Marc Bompaire et Françoise Dumas se trouve dans la seconde moitié de la page une rubrique "Références universitaires" qui contient un article (Loi de Gresham et Circulation des Monnaies au Moyen Age) repéré par Google Scholar.
Pourquoi les bibliothèques numériques "publiques" à venir ne feraient-elles pas la même chose ? Problème : en utilisant quelle base d'articles ?

L'étape suivante pour Google, ce serait très logiquement de permettre lors d'une recherche dan Google Scholar, de localiser une ressource trouvée (livre, ou article d'une revue) dans Google Book Search.
Google Scholar permet déjà de localiser des ouvrages dans certaines bibliothèques (cf. les préférences), notamment dans le Sudoc, au moyen du protocole OpenURL. GBS constituant une "bibliothèque" (ou, pour parler plus professionnellement, un réservoir de livres), il ne serait pas absurde de pouvoir rebondir dedans depuis Google Scholar. Mais je ne me fais aucun souci : les développeurs de Google ont déjà dû y penser !

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01 septembre 2007

Google Book Search : chercher dans une sélection de livres

Découvrant récemment que le rayon Numismatique de Google Book Search s'était enrichi de façon vraiment intéressante, je me suis mis à chercher comment bidouiller un moteur n'allant chercher que dans les ouvrages en question, et pas dans toute la base (un genre de Google Custom Search Engine pour Google Book Search).
En vain.
Et Figoblog, grâce lui en soit rendue ! m'apporte la réponse simple sur un plateau : on peut se constituer une bibliothèque...

Sur les listes de résultats apparaît un lien "Ajouter à ma bibliothèque" :



Le lien est aussi proposé dans chaque page de présentation d'un ouvrage.
Comme, bien évidemment, il est possible de lancer des recherches exclusivement dans sa bibliothèque, je vais m'empresser de l'enrichir de tous les titres que je pourrai dénicher en numismatique.
Vous pouvez avoir accès à cette recherche réduite à quelques titres : sur ce lien.
Si je rajoute un titre, vous pouvez en être informés par un fil RSS.
Vous pouvez aussi me signaler des titres à rajouter dans cette "bibliothèque numérique numismatique en m'envoyant un mail.

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Dernier de Reims à deux têtes

Quelqu'un (que je remercie vivement) m'a envoyé une photo d'un denier rémois, atypique du reste du monnayage rémois puisqu'elle représente une tête sur chaque face, chaque tête étant "de face".

Je ne connais pas d'autre exemple de monnaie à deux visages de face parmi les ateliers laïques (que je connais mal), et concernant les ateliers ecclésiastiques, seulement 1 denier à Strasbourg1, et la série laonnoise2.
Ce même denier, dessiné au XIXe siècle dans l'ouvrage de Caron (complément à Poey d'Avant), donne ceci :

J'ai mis en ligne tous les autres deniers que je connaissais du monnayage de Reims, non encore classés (mais j'y viendrai). Même non classés, cela permet toutefois de voir qu'aucun autre de la série ne s'y apparente. Au contraire, par la suite les deniers rémois sont tous régis par le même modèle : monogramme de l'archevêque d'un côté, et une croix chargée en deux ou quatre de ses cantons.
Au sujet du présent denier, l'article le plus récent qui lui est consacré est le suivant :
CRINON (Pierre), « Le denier de Gerbert (991-998) et Hugues Capet (987-996) », Journées numismatiques, Reims 6-8 juin 1992, BSFN, 1992, p. 356-360.

Voici ce que j'en ai tiré :
Le type aux deux têtes de face semble découler directement du type à la tête de profil en usage à Reims et dans la région vers 969-986 sous Lothaire et Adalbéron d’une part, et Lothaire et Herbert le Vieux d’autre part. Pour son monnayage rémois, le comte Eudes II de Blois et Chartres copie ce type au début du XIe siècle3. Par ailleurs, si l’on adopte l’attribution que Caron et Dieudonné donne à un denier de Laon , l’évêque de ce lieu, Adalbéron (977-1031), aurait frappé une monnaie montrant de la même façon une tête sur chaque face, dès le règne de Louis V (986-987).
Serrure a proposé d’attribuer ces deniers rémois à deux têtes au second épiscopat d’Arnoul (998-1021). Mais la datation de deux trésors qui en contenaient des exemplaires, celui de Broa (Suède) et celui de Novyj-Dvor (Ukraine), enterrés à la fin du Xe siècle, contredisent cette hypothèse. Il faut donc les donner à Gerbert, qui au début du règne de Hugues Capet est un proche du roi et l’instructeur de son fils Robert. Sa situation vis-à-vis de son chapitre cathédral se détériore vers 995-996, son élection est contestée. Les monnaies aux deux têtes correspondent donc sans doute à la première période, vers 991-995.
L’archevêque Adalbéron (939-988) frappe au nom du roi Lothaire. Il est néanmoins le premier à placer son nom de la même manière que celui du roi. Ensuite, le prétendant à la succession de Louis V, Charles de Basse-Lorraine, est appuyé par l’archevêque Arnoul (988-991). La révolte est matée et le nouveau prélat, Gerbert, frappe anonymement, à l’effigie du roi et de l’archevêque. « Progressivement, le roi a donc vu son nom disparaître de la monnaie rémoise, alors que le prélat y plaça le sien puis son effigie. La place du prélat est devenue équivalente de celle du roi. Le dernier pas reste à franchir : le prochain monnayage sera purement épiscopal. »4

___________
1. ENGEL, LEHR, p. 159 , n° 8 ; K. VERBEKE, Le monnayage médiéval alsacien, p. 114, fig. 15.
2. Poey d'Avant, 6533-6547, pl. CLII ; Caron 618.
3. Lucien MAXE-WERLY, « Etat actuel de la numismatique rémoise », RBN, 1889-1890, n° 44, p. 239 ; PA 6051-6053 (pl. CXL, 10) ; Pierre CRINON, « Le denier de Gerbert (991-998) et Hugues Capet (987-996) », Journées numismatiques, Reims 6-8 juin 1992, BSFN, 1992, p. 358.
4. P. CRINON, art. cit., p. 360.

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Les jetons de Nuremberg

C'est assez amusant et, je crois, assez révélateur de ce qui existe dans les collections, et de ce qui fait le quotidien des conservateurs du Cabinet des Médailles : la première demande d'identification de monnaie était une bulle d'argent. La seconde "monnaie" à identifier est un jeton en cuivre.
[Je note au passage qu'à la suite de la première identification, si imparfaite fût-elle, je n'ai reçu ensuite aucune réaction de la part du demandeur. Je fais cela par plaisir, mais ça n'interdit pas, ce me semble, un fugace remerciement ;-)]



Celui-ci est un jeton dont il existe de nombreux exemplaires, dit jeton "à la Nef" de Nuremberg.
Les légendes en sont : VIVE LE BON ROY DE FRANCE / et une variante assez illisible de la formule "VOGVE LA GALLE DE FRANCE".
Toutes les informations essentielles sur le site CGB.fr.
Cette page fait allusion à la collection de Rouyer, dont l'Histoire du jeton au Moyen Age est disponible intégralement sur Google Book Search (et parle entre autres des jetons de Nuremberg).
On y trouve en particulier une explication sur le choix d'une légende en français pour des jetons frappés à Nuremberg :
"Des légendes allemandes auraient, du reste, assez peu servi, attendu qu'ils ne fabriquaient pas leurs jetons pour être vendus en Allemagne seulement, mais bien pour être disséminés par toute l'Europe, où il n'est pas de pays dans lesquels on
ne les rencontre encore aujourd'hui en grand nombre."

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Numismatique et cinéma (1) : Les visiteurs

J'attaque une série de billets, qui seront certainement encore plus irréguliers que les catégories déjà existantes, sur l'apparition (le plus souvent brève) de monnaies médiévales dans les films, et éventuellement dessins animés.
Je reconnais que ça fait peu sérieux, d'autant que les films eux-mêmes ne prétendent pas toujours être fidèles à quelque réalité que ce fût, mais ça me paraissait intéressant de musarder à droite à gauche.
Dans la même veine, il faudra faire quelque chose sur les monnaies dans la peinture.
Entre peinture et cinéma, j'avais par exemple noté l'hiver dernier que les affiches pour la pièce de théâtre L'Avare de Molière, avec Michel Bouquet (Théâtre de l'Avant-Scène à Colombes), montrait des mains d'où tombaient des pièces d'or sur lesquelles on pouvait lire (de près, sur les très grosses affiches) la date 1735.


Mais Les Visiteurs correspondent plus à mon époque de prédilection, et c'est pourquoi je m'y attarde un peu plus, et je trouve regrettable que peu de spectateurs (je suppose) aient bondi lorsque Jean Reno jette à l'attention de Christian Clavier, une poignée de "louis d'or".
[J'implore l'indulgence : je suis pour le moment nul dans le traitement des vidéos, et incapable de faire des extractions de scène que j'aurais pu montrer ici.

Scène dans la maison de Valérie Lemercier.
00:50:20, à table :
Godefroy de Montmirail, à Béatrice de Montmirail : "Ce maroufle va vous rendre le château contre écus sonnants et trébuchants. "
00:54:25, pendant l'inondation dans le salon.
Godefroy de Montmirail, à Jacques-Henri Jacquart: "Un instant, le drôle, j'ai un marché à te proposer. Je te rachète le château. Prends ça, vilain, ce n'est qu'un maigre acompte."
[...]
Jacquart : Mon château n'est pas à vendre, Monsieur le comte. Je l'ai, je le garde.
Jean-Pierre : Mais ce sont des louis d'or anciens !
Godefroy : j'en ai dix coffres et cinq coffrets de pierreries, alors ce n'est pas ce gueux enrichi qui m'empêchera de l'acheter.

Je rappelle que Godefroy vit à l'époque de Louis VI, qui règne de 1108 à 1137, et que les premières monnaies d'or datent de Saint Louis, de manière plutôt symbolique, vers 1266 : les écus d'or.
Les premiers louis d'or datent du XVIIe siècle. Bien sûr, le dentiste Jean-Pierre, mari de Béatrice de Montmirail, n'est pas censé savoir cela. Il confond tout de même des pièces de mauvais argent avec des pièces d'or.
Ce qui est rassurant, et corrige l'ensemble, c'est que Jean Reno lance ces pièces dans l'escalier avec une grande négligence. Il est clair que les seules pièces de l'époque, les deniers, n'avaient pas grande valeur et qu'un comte pouvait se permettre d'en balancer quelques unes avec indifférence. Il est clair également qu'elles ne pouvaient suffire à acheter un château...
Godefroy, lui, ne parle nullement de pièces d'or. La seule expression qu'il utilise, c'est "écus sonnants et trébuchants", elle aussi anachronique tout de même.
Mais de quels deniers pouvait-il bien s'agir alors ?
Godefroy est comte de Montmirail, Apremont et Papincourt. Il existe deux Montmirail (Sarthe et Marne), un Apremont (Savoie) et aucun Papincourt (je suis allé m'en assurer dans l'Orbis Latinus). Si on s'en tient au domaine royal de l'époque, c'est à dire à la sphère d'exercice réel du pouvoir royal, domaine centré sur l'Orléanais et l'Ile-de-France, il est plus probable qu'il s'agisse du Montmirail de la Sarthe. Une rencontre entre le roi de France et la reine anglaise est plus probable vers l'ouest qu'en Champagne (Henri Ier Beauclerc, qui a hérité du royaume d'Angleterre à la mort de son père Guillaume le Conquérant, a également récupéré le duché de Normandie depuis 1106).
Les deniers de Godefroy pourraient donc être les deniers mansois.
Précisons encore un détail du film, qui confine à l'authenticité : parmi les pièces qui se répandent sur la table, et que l'on aperçois très furtivement (54'32''), on en distingue plusieurs variétés. C'est là une précision tout à fait réaliste puisque à l'époque plusieurs dizaines de seigneurs, laïques ou ecclésiastiques, possédaient leur propre atelier et leur propre monnaie.

Avec ces pièces anciennes, Godefroy peut-il racheter le château de Montmirail ?
Il est vrai que les deniers médiévaux ont leur réseau de collectionneurs et d'acquéreurs potentiels. Néanmoins des deniers du début du XIIe siècle, qui contiennent environ 50% d'argent, et qui sont rarement en bon état (oxydés, d'une frappe peu nette, et à l'esthétique rarement appréciée à sa juste valeur par nos contemporains du fait de la dégénérescence des types du XIIe au XIIIe siècle) ne peuvent définitivement pas valoir un château du XVIIIe siècle aménagé en hôtel (autour d'un million d'euros).
Au moment où je rédige ce billet, je vois passer sur eBay un denier du comte du Maine du XIe siècle avec une mise à prix de 50 €. Comme par la suite le pourcentage de métal précieux diminue encore, il est assuré que la valeur marchande actuelle de deniers ultérieurs ne saurait être plus élevée.
Si l'on admet, au mieux, qu'un denier mansois en très bon état (et ceux de Godefroy doivent être en bien meilleur état que ceux trouvés habituellement sur le marché) peut être vendu 200 euros au mieux, il faut 5000 deniers pour acheter une demeure d'un million d'euros.
Ces deniers pesant 1,2 g environ, il faudrait plus de 6 kg de pièces pour l'acheter, et un certain temps pour les revendre ensuite (sans faire s'effondrer le cours des deniers sur le marché...). Certes, avec 10 coffres de pièces et 5 de pierreries, Le Hardi aurait fini par tout payer. Mais comment les faire parvenir à Jacquart...

Conclusion : Henri Jacquart a bien raison de ne pas se satisfaire de cet "accompte".

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